ON PURGE BÉBÉ

Distribution / Fiche artistique

Cie L’envers du décor / Cie Pré-O-Coupé – Nikolaus
De Georges Feydeau
Mise en scène Karelle Prugnaud / Codirection artistique Nikolaus Holz

Mise en scène : Karelle Prugnaud
Direction artistique : Karelle Prugnaud et Nikolaus Holz
Distribution : Anne Girouard, Patrice Thibaud, Luc Tremblais, Cécile Chatignoux, Martin Hesse
Scénographie : Pierre-André Weitz
Costumes : Pierre-André Weitz assisté de Nathalie Bègue
Ingénierie du ratage – Laboratoires scénographiques : Nikolaus Holz
Construction décor : Atelier construction décor du Grand T – Nantes
Création musicale : Rémy Lesperon
Régie décor :Eric Benoit
Conseils dramaturgiques : Jean-Pierre Han
Assistante à la mise en scène : Julie Senegas
Production : Cie l’Envers du décor et Cie Pré-O-Coupé / Nikolaus Coproductions (en cours) : OARA – Office Artistique de la Région Nouvelle Aquitaine / Le Grand T, Théâtre de Loire Atlantique, Nantes / TAP, Scène nationale de Poitiers / Scène nationale du Sud Aquitain, Bayonne / L’Azimut – Théâtre Firmin Gémier , Antony / L’Agora – Pôle National Cirque de Boulazac / les Scènes du Jura – scène nationale – Lons le Saunier / Théâtre Liberté – scène nationale – Toulon / L’ARC Scène Nationale du Creusot. Soutiens : La Gare à Coulisses, Scène conventionnée d’intérêt national « art en territoire » arts de la rue – Eurre, Archaos, Pôle National Cirque – Marseille. Avec le concours du Ministère de la Culture – DRAC Nouvelle-Aquitaine / DRAC Ile de France et de la Région Nouvelle-Aquitaine

Feydeau s’en va-t-en guerre ou l’éloge d’un rire dévastateur
Nous connaissons tous Feydeau, le somptueux prince du vaudeville. Mais avec sa pièce en un acte, On purge bébé ! c’est un autre Feydeau qu’il nous est donné de découvrir.
Écrite dans la dernière partie de sa vie, en 1910, l’inspiration commence à lui faire défaut. Alors, de manière aussi brève que lapidaire, il va s’emparer de faits de sa vie privée, en l’occurrence dans les déboires conjugaux qu’il connaît ; il règle ses comptes avec sa femme dont il va divorcer. Comme sa verve ne s’est pas tarie, il va le faire d’une manière dévastatrice. Et cela tombe plutôt bien par rapport aux temps nouveaux qu’il est train de vivre. Des temps sombres dans lesquels le pays s’enfonce : finie la « Belle époque », la guerre se profile. Jarry a récemment disparu, mais pas son esprit tout comme celui, beaucoup plus sérieux de Freud. Le cinéma fait ses premiers pas et Feydeau n’y est pas insensible. Mais c’est vers l’avenir qu’il faut tourner les regards, et dont l’auteur d’On purge bébé ! pose les premières pierres. Dada s’annonce qui entend « tout casser », puis le surréalisme, le théâtre de l’absurde, le théâtre d’aujourd’hui. Quant au bébé dont il est question et qui refuse la purge, c’est dans l’histoire du théâtre le premier enfant-roi qui prendra bientôt le pouvoir, quelques années années plus tard, avec Roger Vitrac.
Tout cela est en germe dans la pièce de Feydeau, ce qu’a parfaitement compris Karelle Prugnaud qui n’hésite pas à grossir le trait, à jouer de tous les registres de jeu qui, tout en puisant dans d’anciennes formes, n’en sont pas moins, dans le contexte d’alors, parfaitement novateurs : ceux des forains, des bateleurs, des circassiens, et autres clowns mêlés à l’art théâtral le plus novateur.
La collaboration de Karelle Prugnaud avec Nikolaus Holz, codirecteur artistique du projet, un spécialiste en « ingénierie du ratage » qui n’a pas manqué de traficoter le décor signé Pierre-André Weitz va pour ainsi dire de soi. Le mélange ne peut que mener à une explosion finale, en un authentique feu d’artifice théâtral par la grâce d’un rire « hénaurme » comme auraient dit les surréalistes qui s’y connaissaient en matière d’humour noir
aux confins de la folie.